Etriers et plaquettes de freins
Fonctionnement
Contraintes mécaniques
Pourquoi plusieurs pistons ?
Pourquoi des pistons différenciés ?
FONCTIONNEMENT
Un étrier de frein est généralement un bloc de fonte ou
d'aluminium coulé qui comporte des alésages dans lesquels sont
rapportés les cylindres. Un canal débouche dans les cylindres,
par lequel circule le liquide de frein, incompressible bien sur, qui va pousser
les pistons vers l'extérieur lorsque le système est actionné.
Ces pistons appuieront a leur tour sur la plaquette de frein (ou garniture),
elle-même plaquée contre le disque.
A l'inverse d'une
moto, où les forces mises en jeu restent raisonnables compte tenu du
poids de l'engin, l'effort de freinage a développer sur une voiture pour
déclencher la pression des plaquettes contre les disques ne peut se limiter
a la force humaine (celle générée par le pied gauche en
l'occurrence). Ainsi, mis à part quelques véhicules très
particuliers et caractérisés par leur légèreté
(Mac Laren Fl par exemple), le freinage est systématiquement assisté.
On utilise pour cela un dispositif basé sur un maître cylindre,
qui démultiplie l'effort développé par le conducteur sur
la pédale avant de la retransmettre au niveau des étriers.
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CONTRAINTES
MECANIQUES
Lors des phases de freinage, et donc d'appui de la plaquette contre le disque
par l'intermédiaire de la poussée engendrée par les pistons
de l'étrier, il se dégage une importante quantité de chaleur.
On dira que l'énergie cinétique (plus clairement, le ralentissement
du disque) est en effet dissipée sous forme de chaleur. Il en résulte
un échauffement sensible des disques, mais également des plaquettes,
et par suite, de toute pièce conductrice de chaleur mise en contact avec
celles-ci, à commencer par les pistons, le liquide de frein, et les étriers.
C'est pourquoi les
plaquettes, contrairement aux idées reçues, sont constituées
d'une multitude de couches très différentes et aux rôles
distincts. Le support métallique (généralement en fer doux
de quelques millimètres d'épaisseur) a pour but de répartir
l'effort de poussée des pistons sur le matériau de friction. Si
les pistons appuyaient directement sur le matériau de friction, il y
aurait un risque d'écrasement puis de fissuration de celui-ci. la sous-couche,
qui permet d'harmoniser les caractéristiques de dilatation du support
et celles du matériau de friction, tout en assurant un écran thermique
évitant une trop grande transmission de chaleur du matériau de
friction vers le support. Enfin, une couche de matériau anti-bruit ou
anti-vibration est généralement disposée au dos du support.
Il s'agit le plus souvent de polymère à base de silicone ou caoutchouc.
POURQUOI
PLUSIEURS PISTONS?
Le concept des étriers de frein à pistons multiples repose sur
deux constatations évidentes : d'une part, plus la surface de friction
avec le disque est importante, plus le couple de serrage qu'on pourra lui appliquer
sera élevé. D'autre part, pour une surface de friction donnée,
le serrage sera plus efficace Si la force de pression est uniformément
répartie le long de la plaquette, et non localisée uniquement
sur le centre (cas d'un étrier à un piston unique, ou à
deux pistons opposés). En effet, du fait du voile (minimum, mais toujours
présent) du disque, et du montage flottant des plaquettes, un étrier
mono-piston plaquera bien moins la plaquette sur le disque, et l'usure de la
garniture sera partielle au lieu d'être homogène. On corrige ce
problème de façon radicale grâce à des étriers
multi-piston, parfois même en utilisant sur un même étrier
plusieurs petites plaquettes au lieu d'une seule grosse.
POURQUOI
DES PISTONS DIFFERENCIES ?
Lorsque l'on analyse les contraintes auxquelles est soumise la plaquette sur
le disque tournant lors du freinage, on s'aperçoit que l'appui de la
garniture sur le disque n'est pas homogène. Il est prépondérant
à l'avant (dans le sens de rotation), et plus faible a l'arrière.
De fait, Si l'on adopte un étrier a quatre pistons (opposés deux
à deux) de mêmes diamètres respectifs, on obtiendra une
usure inégale de la plaquette, plus importante sur l'avant que sur l'arrière.
Pour résoudre ce problème, les fabricants ont adopté le
concept des pistons a diamètres différenciés.
Ainsi, pour compenser l'appui inégal de la plaquette sur le disque, le
piston avant est de plus petit diamètre que le piston arrière.
Ce concept, appliqué sur des étriers quatre pistons, reste plus
économique et plus léger que l'hypothèse d'étriers
six pistons à plaquettes multiples. Il
existe une multitude de plaquettes de frein différentes, référencées
pour un même modèle d'étrier. Les spécificités
d'une plaquette dépendent intimement de la composition de la garniture.
Chaque fabricant garde bien sûr secrète la teneur de ses garnitures,
mais on sait que l'emploi de fibre aramide (ou kevlar) amène une plus
grande efficacité et une meilleure tenue dans le temps. Certains fabricants
ont développé des plaquettes à garniture carbone conçues
pour fonctionner sur des disques classiques, d'autres encore insistent sur la
tenue en température. Toujours est-il qu'en la matière, plus une
plaquette sera efficace, plus elle aura nécessité de recherche,
de développement et l'utilisation de composants coûteux on peut
donc dire que les performances d'une plaquette seront généralement
directement proportionnelles à son prix.
Retenons enfin, que le fin du fin se trouve actuellement sur les Porsche Ruf
(et notamment la CTR2), qui disposent en option d'un freinage carbone/carbone
directement inspiré de ceux utilisés en aéronautique et
en Formule 1. Grâce à d'importantes recherches et de nombreux tests
en grandeur nature, la société Carbone Industrie est parvenue
à élaborer un système de freinage carbone/carbone parfaitement
adapté à un usage routier, sans perte problématique des
caractéristiques de freinage sur disques froids, ni vibrations gênantes
apparaissant à partir d'une certaine valeur de pression sur les disques.