Pneus tuning
INTRODUCTION
LARGEUR OU SECTION
SÉRIE OU PROFIL
INDICE DE CHARGE
INDICE DE VITESSE
DU DIAGONAL AU RADIAL
BASE CHIMIQUE
LE LOOK
LES MARQUAGES DE FLANC
UN EXEMPLE DE CALCUL
NEW GENERATION
INTRODUCTION
Dans son travail quotidien, l'ingénieur développement travaillant pour le compte
d'un manufacturier de pneumatiques se trouve continuellement en présence de
conflits d'objectifs lorsqu'il cherche à augmenter simultanément les différentes
caractéristiques du pneumatique. Parmi les nombreux problèmes à résoudre, nous
pouvons ainsi retenir: - l'amélioration de la sécurité de conduite sur route
mouillée ou verglacée. - la réduction du bruit de roulement des pneus sur la
chaussée. - la baisse de la consommation du véhicule, grâce à la réduction de
la résistance au roulement du pneumatique. - l'amélioration de la sécurité et
la conservation de la mobilité en cas de perte de pression. - une transmission
optimale de la puissance. Autant de critères profondément antagonistes, qui
nécessitent l'adoption de certains compromis. Pour définir les caractéristiques
d'un pneu, l'ingénieur développement dispose d'une palette importante de solutions,
aussi bien au niveau de la construction que dans le choix des matériaux, lui
permettant de diminuer la résistance au roulement, sans détériorer en même temps
d'autres caractéristiques d'utilisation.
LARGEUR OU SECTION
La largeur d'un pneumatique s'exprime en millimètres, et figure toujours sur
le flanc de la bande de roulement. Elle est mesurée entre les extrémités bombées
des flancs. A noter qu'à largeur égale, certains pneumatiques offriront une
impression esthétique plus convaincante que d'autres. Cela tient à la forme
même de la zone de liaison entre la bande de roulement et les flancs. Par exemple,
les modèles Michelin MXX3 sont particulièrement "carrés", renforçant ainsi l'impression
de largeur par rapport à un autre pneumatique de taille pourtant identique.
SÉRIE OU PROFIL
Le profil désigne l'épaisseur du pneu lorsqu'il est monté sur la jante. Cette
caractéristique est exprimée en pourcentage par rapport à la largeur. Vous l'obtenez
donc en divisant la série par la largeur, puis en multipliant par 100. Ainsi,
un pneu i 95/50 sera plus " bas" qu'un 205/50. Du point de vue pratique, il
faut également tenir compte de la largeur de la jante sur laquelle sera monté
le pneumatique. En effet, un 285/30 (dimension de pneu arrière monté sur les
Porsche bi-turbo) possédera des flancs plus bas sur une jante de onze pouces
de large que sur une jante de neuf pouces. Certaines utilisations précises (en
compétition, par exemple) nécessitent même le montage dit "en flancs tendus",
c'est à dire sur un modèle de jante beaucoup plus large que celui préconisé,
afin d'obtenir un flanc extrêmement bas et un comportement hyper incisif. Mais
ce type de montage est fortement déconseillé pour un usage routier, même si
l'effet esthétique est magnifique.
INDICE DE CHARGE
Ce chiffre exprime la charge maximale que peut supporter la carcasse du pneumatique.
Il correspond à une codification normalisée adoptée par l'ensemble des manufacturiers.
Cet indice varie de 60, correspondant à une résistance sous charge de 250 kilos,
jusqu'à 114 pour 1180 kilos.
INDICE DE VITESSE
Composé d'une ou deux lettres, cette indication exprime la vitesse maximale
pour laquelle le pneu a reçu un agrément d'utilisation. Un pneu entraîné à une
vitesse supérieure à celle mentionnée par son indice risque l'échauffement voire
l'éclatement, mais surtout il n'assurera plus correctement ses fonctions de
guidage et de tenue de route.
DU
DIAGONAL AU RADIAL
La totalité des pneumatiques actuels sont de type "radial". Qu'est-ce que cela
signifie? Cette appellation concerne l'orientation des nappes qui constituent
la carcasse du pneu. Sur un pneu diagonal (ancienne conception), les nappes
étaient orientées perpendiculairement à l'axe du pneu. C'est à dire que les
fibres le composant étaient à angle droit par rapport à la route. L'avantage
de ce procédé était la simplicité de construction, et donc le coût. Mais techniquement,
le concept diagonal ne permet pas de fabriquer des pneus adaptés aux performances
actuelles. Le pneu radial adopte une carcasse a nappes orientées dans le sens
de roulement du pneu. De fait, la carcasse est plus rigide, et le pneu se déforme
moins au niveau de son diamètre sous l'effet de la force centrifuge. La plupart
des manufacturiers font le choix de nappes renforcées en fibres de nylon pour
les nappes croisées, et de nappes renforcées aux fibres aramides pour les nappes
disposées radialement. Le nylon est employé pour sa relative élasticité et sa
facilité de mise en oeuvre, tandis que la fibre aramide est utilisée pour ses
exceptionnelles caractéristiques mécaniques de résistance à la traction, et
son rapport résistance/poids très avantageux. Certains fabricants ont même expérimenté
le concept de la tringle en aramide, mais le coût reste prohibitif, même si
le gain de poids est non négligeable.
BASE CHIMIQUE
D'un pneumatique à l'autre, d'importantes différences de gommes apparaissent
d'une part au niveau des bases chimiques employées, mais également en ce qui
concerne les sculptures de la bande de roulement. Certains manufacturiers prônent
l'utilisation d'un composé de gomme unique, dont les caractéristiques peuvent
varier en modifiant l'orientation moléculaire suivant les zones du pneu (polymère
dans le sens longitudinal sur la bande de roulement, orthogonal sur les flancs).
Mais le temps où des morceaux de gomme X se délaminaient par rapport à la gomme
Y utilisée sur les flancs est loin. Les pneus composites actuels intègrent,
certes, des gommes de composition différentes, mais toujours à base de souffre,
créant ainsi un lien moléculaire. De plus l'incorporation des différentes gommes
s'effectue désormais à chaud lors de la fabrication du pneumatique, garantissant
donc une liaison physico-chimique parfaitement indissociable. La composition
même des gommes a également beaucoup évolué. La silice, un temps méprisée par
les fabricants, fait son grand retour, apportant des vertus d'accroche insoupçonnées,
sans pénaliser pour autant la résistance à l'usure. Si l'on pousse plus loin
encore, on peut citer cette phrase d'un chercheur de chez Michelin "le pneu
inusable, qui tient 100000 kilomètres et présente une accroche proche de celle
d'un slick, nous savons faire, mais lancer ce type de pneus sur le marché reviendrait
à scier la branche sur laquelle nous sommes assis". Sans commentaires... Il
y a quelques années encore, les sculptures de pneumatiques étaient "inventées"
par des designers, puis leur efficacité validée par des tests physiques sur
piste et en laboratoire (sur bancs d'essais spéciaux). Il était donc possible
de vérifier qu'un dessin n'était pas "mauvais", voire de s'assurer qu'il était
suffisamment efficace, mais il s'avérait impossible de définir la meilleure
sculpture pour une application donnée. Par conséquent, les dessins restaient
très académiques, basés sur l'expérience acquise.
LE LOOK
Avec la généralisation des gros ordinateurs à centrales de calcul parallèle
ou vectoriel, utilisant des méthodes de modélisation hyper-performantes (méthode
des éléments finis), il est devenu possible de simuler mathématiquement, avec
une précision redoutable, le comportement d'un pneu virtuel. On peut désormais
tester des centaines de configurations différentes, sans avoir à payer des heures
et des heures de fabrication de prototypes et de tests en grandeur nature...
De ce fait, une plus grande liberté est laissée aux designers, qui n'hésitent
plus à "tenter" des formes et des dessins très particuliers, sachant qu'au pire,
l'ordinateur saura proposer les modifications nécessaires pour respecter le
cahier des charges. C'est ainsi que sont apparus des pneus spécifiquement développés
pour la seconde monte, et plus particulièrement les applications tuning. Dorénavant,
nous savons par exemple qu'un pneu peut être aussi efficace sans canal d'évacuation
longitudinal ou orthogonal. Nous connaissons également la répartition des sculptures
pour casser les effets d'onde périodique. Observez vos pneumatiques, et vous
verrez que l'ordre d'apparition des sculptures est aléatoire et non régulier.
LES
MARQUAGES DE FLANC
Lorsqu'on observe un pneumatique de suffisamment près, on s'aperçoit que son
flanc recèle une multitude d'informations plus ou moins ésotériques qui renseignent
dans le moindre détail sur toutes les caractéristiques techniques et la fabrication
du produit.
On distingue ainsi :
** L'indication de dimension, exemple:185/6O R 14 82T.
185: largeur du pneu.
60: rapport d'aspect (la hauteur du pneu correspond à 60 % de sa largeur).
R: symbole pour les pneus à carcasse radiale (pneu à ceinture).
14: diamètre de la jante en pouces.
82: l'indice de charge "82" signifie que le pneu peut être soumis à une charge
maximale de 475 kilos.
T: indice de vitesse pour la vitesse maximale autorisée: T = 190 km/h.
** Le type de pneumatique: la plupart des pneus actuels sont de type
Tubless, c'est à dire conçus pour être montés sans chambre à air. Il existe
encore des Tube Type (à chambre à air), et on distingue également les types
"M + S" : pneus hiver.
** L'indice d'agrément: Il s'agit de l'indice d'agrément selon la réglementation
ECE 30. 020855 Numéro d'agrément selon la réglementation ECE 30.
** La date de fabrication Elle est exprimée sous forme d'un code indiquant
la date de fabrication ("40" signifie semaine 40, "6" signifie 1996) Le triangle
représente la décennie 1990-1999.
** Le marquage DOT indique que le pneumatique est conforme à la réglementation
DOT = Department of Transportation (Ministère américain des Transports).
** Le marquage T.W.I .indice du repère d'usure des sculptures, (TWI =
Treadwear Indicator) six nervures transversales placées dans les rainures longitudinales
du profil qui apparaissent lorsqu'il ne reste plus que 1,6 millimètre de profil.,
UN
EXEMPLE DE CALCUL
Exemple concret, et surtout plus parlant: quel pneumatique pouvons-nous monter
sur du 17 pouces, si nous possédons une monte d'origine de 205/45 en 15 pouces,
afin d'obtenir un développement le plus proche possible de celui d'origine?
15 pouces = 15 x 2,54 = 38,1 cm
50 % de 205 mm = 10,25 cm
Mon rayon statique est donc de 38,1 + (10,25x2) = 58,6cm
17 pouces= 17x2,54 = 43,18 cm
Ma hauteur de flanc maxi sera donc de: (58,6-43,18): 2=7,71 cm
Une monte de 205/40 en 17 pouces affiche une hauteur de flanc de 40% de 205
mm = 8,2 cm
Mon rayon statique sera donc de 43,18 + (8,2x2) = 59,58cm, soit un centimètre
de différence avec le rayon statique d'origine, ce qui est acceptable.
Dans le même ordre d'idée, il faut également savoir tenir compte de la capacité
de charge et de la pression. La capacité de charge intervient par exemple lorsque
certains amateurs veulent équiper des vans ou des utilitaires en jantes tuning.
Il faut alors vérifier que la monte ultra-basse choisie possède un indice de
charge maxi qui rentre dans les tolérances relatives au véhicule. De même, les
valeurs de pression données pour la monte pneumatique d'origine doivent être
copieusement revues dans le cas d'un changement de monte pneumatique. D'une
manière (très) générale, il faut retenir qu'un pneu taille ultra-basse de type
30 en hauteur de flanc (30% évidemment) sera gonflé à une pression supérieure
qu'un pneumatique de 55 de flanc, et vérifié plus souvent, un 30 subissant généralement
une utilisation plus sportive, donc plus intensive, travaillant davantage plus
dans sa liaison talon/jante... Reste ensuite à choisir le pneu le plus adapté
aux caractéristiques techniques de votre véhicule et à votre conduite. On sait
par exemple qu'il faut éviter les sculptures à pavés rectangulaires sur une
voiture à roues arrière directrices (type Mitsubishi 3000 GT ou Nissan 300 ZX),
et s'orienter plutôt vers des sculptures de type "flèche". Autre règle de base:
une quatre roues motrices doit impérativement posséder la même monte pneumatique
à l'avant et à l'arrière, sauf si un viscocoupleur modifie la répartition de
couple (Diablo VT par exemple), auquel cas, il est obligatoire de respecter
strictement le rayon statique des roues d'origine.
NEW
GENERATION
L'analyse des différents pneumatiques disponibles fait ressortir un certain
nombre de remarques qui vous aideront à faire votre choix. On constate ainsi
qu'il existe désormais un fossé (esthétique du moins) entre les pneumatiques
"ancienne" génération, et les derniers nés, qui ont bénéficié de l'apport des
techniques de calcul numérique. L'entrée des programmes utilisant la méthode
mathématique des éléments finis dans le monde du pneumatique s'est fait sentir
par la modification radicale des dessins de sculptures. Auparavant, ne pouvant
faire autrement qu'avancer par tests de prototypes successifs, nous nous en
tenions à des dessins très classiques, toujours basés sur l'utilisation de saignées
longitudinales, et de pavés plus ou moins trapézoïdaux, plus ou moins segmentés.
Avec la simulation par ordinateur, il est devenu possible de faire, à moindre
frais, des tests sur des sculptures beaucoup moins conventionnelles. C'est l'ordinateur
qui a consacré la supériorité du profil en chevron, que même le très conservateur
Michelin a fini par adopter. Autre critère intéressant très rares sont aujourd'hui
ceux qui osent encore le profil asymétrique. On sait pourtant qu'il est, dans
la théorie, forcément plus efficace. Mais quel constructeur voudra homologuer
en première monte un pneu plus complexe à monter que les autres? Le profil asymétrique
est ainsi rejeté au rang des raretés réservées aux véritables passionnés prêts
à faire le sacrifice d'un montage plus difficile. Le profil directionnel, en
revanche, continue de faire recette, car il apporte un gain très important au
niveau de la tenue en ligne du pneumatique. C'est l'une des raisons de l'efficacité
des profils en chevron. Dernier critère: l'usure. On pensait jusqu'ici qu'il
était impossible de résoudre la quadrature du pneumatique: efficacité sur le
sec, tenue sur le mouillé, confort et durée de vie. Mais l'utilisation de composés
de gommes, de plus en plus étudiés, associée à des profils moins sensibles à
l'usure et moins bruyants, permet aujourd'hui aux plus innovateurs de proposer
des pneus dont les brevets technologiques ont permis d'améliorer très sensiblement
la durée de vie, à performances égales.