Arbre à cames & distribution
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Il existe beaucoup de systèmes de distribution différents,
et autant d'arbres à cames. Du plus simple au plus sophistiqué, il existe des
blocs-moteurs à 2 soupapes par cylindre (1 admission /1 échappement) sur la
106 XSI, la 205 GTI, la GT Turbo, puis à 3 soupapes par cylindre (2 admission
/1 échappement) sur la Mitsubishi Colt 1,3 et 1,5 l, puis à 4 soupapes, sur
les, 306 S16, Civic, Clio 16S, Golf GTI 16S, même des moteurs à 5 soupapes par
cylindre (Ferrari F355, Maserati, Audi A4 1,8 l). Par ailleurs, on distingue
également les moteurs à un arbre à cames (Civic Vtec, Mitsubishi, 106...) et
ceux à deux arbres à cames (306 GTI, Clio16S, Golf GTI 16S); les moteurs culbutés,
c'est-à-dire à soupapes latérales (Renault Twingo), et ceux à arbre(s) à cames
en tète ou ACT (la majorité des moteurs actuels).
2 Voici
un arbre à cames d'amission (moteur 16 soupapes), sur lequel on distingue les
cames et les portées. Sur un moteur à un seul arbre à cames et deux soupapes
par cylindre, il y aura deux fois plus de cames que de cylindres. Sur un moteur
à deux arbres à cames et quatre soupapes par cylindre (16 soupapes) il y aura
quatre fois plus de cames que de cylindres. Cet arbre à cames possède 8 cames,
il équipe donc un moteur 4 cylindres. Certains arbres à cames possèdent en bout
d'arbre, un pignon d'entraînement taillé directement dans la masse, et parfois
un second pour l'entraînement de la pompe à essence.
3 Sur
les moteurs à arbre(s) à cames en tête, l'arbre à cames s'installe par le dessus,
et les portées sont maintenues par des paliers en deux parties. C'est le cas
de la plupart des moteurs occidentaux. Un grand nombre de moteurs américains
sont encore à arbre à cames central et renvoi par poussoir et basculeur. Dans
ce cas, l'arbre à cames se monte latéralement, et le diamètre des portées est
supérieur au diamètre équivalent des cames.
4 L'arbre
à cames est entraîné par le vilebrequin, généralement au moyen d'une chaîne.
Mais il existe également des distributions par pignonnerie (plus précis, inusable,
mais coûteux) ou par courroie (silencieux, difficile à régler, problématique
à haut régime). Dans tous les cas, l'arbre à cames effectue un tour complet
pour un demi-tour de vilebrequin. Il faut deux rotations d'arbre à cames, et
donc une rotation de vilebrequin, pour compléter un cycle moteur. Il est primordial
que l'arbre à cames soit parfaitement "accordé" au vilebrequin, afin de commander
l'ouverture des soupapes au bon moment. La relation entre l'ouverture des soupapes
et l'angle de vilebrequin est appelé loi de levée ou diagramme de levée des
soupapes. Les pignons sont généralement marqués en un point précis afin qu'à
l'installation ils soient placés à la dent près l'un par rapport à l'autre.
Un décalage de ces marques entraînera une avance ou un retard dans la loi de
levée.
5 Pour transmettre l'effort de
poussée engendré par la rotation de la came au profil excentré sur la soupape,
on place un poussoir entre deux éléments. La fonction de cet ment est d'une
part d'assurer en permanence la liaison par son intermédiaire entre la soupape
et sa came, d'autre part de rattraper le jeu provoqué par l'usure due au frottement
avec la came. La plupart des poussoirs actuels sont chromés, mais d'autres à
pastille céramique (inusable) font leur apparition. Il existe différents types
de poussoirs, dont le poussoir hydraulique et le poussoir à compensateur de
jeu mécanique (plus efficace à haut régime).
6 Dans
le cas d'un arbre à cames en tète (ACT), la came n'attaque pas toujours directement
la soupape. Elle transmet son effort de poussée par l'intermédiaire d'une pièce
basculante, qui permet d'utiliser l'effet de bras de levier. Suivant les configurations,
on parlera de culbuteur ou de linguet. Dans le cas d'un arbre à cames latéral,
une pièce supplémentaire, la tige, est intercalée entre le culbuteur et le poussoir.
Cette solution technique permet de déplacer l'encombrement de la distribution
sur le côté ou vers le bas (moteur moins haut), mais augmente les pertes mécaniques
et les frottements.
7 Parmi les composants présents
dans la "tête du moteur", ou culasse, l'un des plus importants est la soupape.
Cette photo montre une soupape d'admission avec la terminologie qui s'y réfère.
Le dessin de la soupape intervient de façon très importante dans le comportement
du flux de gaz lorsqu'il pénètre dans la chambre de combustion (admission) et
lorsqu'il en sort (échappement). La soupape doit également être parfaitement
ajustée par rapport à son siège (c'est-à-dire la pièce emmanchée dans l'alésage
pratiqué dans la chambre de combustion à cet effet), afin d'assurer une étanchéité
optimale lorsqu'elle se ferme. Enfin, la soupape doit être capable de supporter
des températures élevées car elle est en contact avec les gaz brûlants pendant
la phase de détente dans la chambre de combustion, notamment la soupape d'échappement,
qui ne bénéficie pas du refroidissement procuré par l'arrivée des gaz frais.
Ainsi, on rencontre souvent des soupapes d'échappement chargées de sodium liquide,
excellent dissipateur de chaleur.
8 Voici
une culasse et l'ensemble des pièces qui composent la distribution. À l'intérieur
de la culasse, dans le haut des chambres de combustion de chaque cylindre, avec
les logements dans lesquels sont placées les soupapes. Les ressorts servent
à maintenir en permanence en contact l'ensemble tête de soupape/poussoir/came,
car tout jeu entre ces pièces entraînerait un décalage dans l'ouverture ou la
fermeture de la soupape, et donc un décalage entre le fonctionnement effectif
de la soupape et celui prévu par le profil de la came. Sur la plupart des moteurs
à haut rendement (qui fonctionnent à haut régime), on place deux ressorts imbriqués
par soupape, afin d'obtenir une raideur plus élevée, c'est-à-dire un rappel
de soupape plus rapide.
9 Pour faciliter les explications, on considère
parfois que les soupapes s'ouvrent et se ferment exactement lorsque le piston
se trouve au PMH ou au PMB (Point Mort Haut et Point Mort Bas). En fait, elles
s'ouvrent avant et se ferment un peu après. Commençons par étudier le fonctionnement
de la soupape d'échappement. Lorsque le piston commence sa descente vers le
PMB après la phase de détente. la soupape d'échappement s'ouvre un peu avant
que le piston n'atteigne le PMB, afin de permettre à la pression résiduelle
régnant dans le cylindre de s'évacuer. Ensuite, le piston remonte vers le PMH,
chassant les gaz brûlés. Mais la soupape d'admission s'ouvre alors avant que
le piston atteigne le PMH, et avant que la soupape d'échappement se soit refermée.
Cela permet de profiter du courant d'air créé par l'évacuation des gaz brûlés,
pour provoquer un " appel " de mélange air/essence. Pour compliquer le tout,
la soupape d'admission se referme en fait après que le piston ait dépassé le
PMB et ait commencé à remonter, afin de profiter d'un effet d'inertie de la
colonne de gaz frais.
Les diagrammes
ci-contre montrent de façon différente le fonctionnement des soupapes
d'admission et d'échappement l'une par rapport à l'autre, en fonction
de l'angle du vilebrequin
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