Echappement
INTRUDUCTION
COMMENT
FONCTIONNE UN ECHAPPEMENT?
CONCEPTION D'UN ECHAPPEMENT
ONDE DE PRESSION ¦ DEPRESSION
LE TUNING
LES LIGNES
INTRUDUCTION
Après l'admission, il était logique que nous abordions l'échappement dans le
cadre d'une intervention tuning. Le changement du silencieux, voire de toute
la ligne, apparaît, en effet, comme l'une des premières modifications décidées
par l'amateur de tuning.
COMMENT FONCTIONNE UN ECHAPPEMENT?
Lorsqu'on analyse le fonctionnement d'un moteur quatre temps et qu'on recense
les différents axes sur lesquels intervenir pour en optimiser le rendement,
on distingue en général deux types de modifications: celles qui nécessitent
l'ouverture du moteur et celles qui ne portent que sur des éléments dits de
périphérie. L'optimisation des flux gazeux en entrée et en sortie de chambre
de combustion (encore appelée dynamique des fluides appliquée au moteur thermique)
appartient, pour une grande partie, à la seconde catégorie (seule la retouche
de la partie terminale des conduits, directement dans la culasse, fait partie
des interventions internes). De par son principe de fonctionnement même, on
peut considérer de manière imagée que le moteur thermique "respire". Ainsi,
tout élément qui permettra de faciliter l'entrée et la sortie des gaz ira dans
le sens d'un fonctionnement plus efficace. Parallèlement à l'adoption d'un filtre
à air hautes performances, ou d'un kit d'admission directe, le changement du
silencieux contre un silencieux tuning de plus gros diamètre, ou même de toute
la ligne d'échappement, fait donc partie des premières modifications faites
par les amateurs de tuning. Mais quelle est la différence entre un échappement
de série et un modèle tuning?
CONCEPTION D'UN ECHAPPEMENT
Le cahier des charges d'un système d'échappement (on considère ici l'échappement
comme un ensemble collecteur/spaghettis/silencieux) destiné à la série est très
spécifique. Il n'est pas conçu pour être le plus efficace dans l'absolu, mais
plutôt pour répondre le mieux possible au compromis bruit/efficacité/prix, ce
qui est très différent. Ainsi, suivant les attentes du client et les sacrifices
qu'il est prêt à consentir (argent, bruit, agrément), on pourra concevoir plusieurs
"formules" d'échappements, dont les conséquences sur le fonctionnement du moteur
seront bien différentes. La conception d'un échappement repose sur l'exploitation
des phénomènes vibratoires et de pression, afin de profiter positivement de
l'inertie des colonnes de gaz pour augmenter sensiblement le remplissage. Pour
cela, l'idée consiste à utiliser l'inertie importante des gaz brûlés évacués
de la chambre de combustion (en surpression) au moment de l'ouverture de la
(ou des) soupape(s) d'échappement, afin d'activer le nettoyage du cylindre et,
par la suite, de faciliter l'admission. Mais dans la pratique, cette optimisation
ne peut être utilisée pleinement qu'à un régime déterminé. Pour assurer un balayage
efficace de la chambre de combustion, il faut donc disposer, lors de la phase
de croisement, d'une surpression au niveau de la (ou des) soupape(s) d'admission,
et d'une dépression importante à l'échappement. Mais l'exploitation des phénomènes
de propagation des ondes est extrêmement complexe. Pour se faire une idée de
la complexité liée à la conception d'un système d'échappement il suffit de prendre
en compte deux principaux éléments qui en régissent le cahier des charges le
nombre de cylindres: on conçoit aisément que plus le nombre de cylindres est
élevé, plus l'accord des spaghettis d'échappement, les uns par rapport aux autres,
sera complexe à réaliser. On imagine également que le calage des différents
cylindres (ordre d'allumage) joue un rôle fondamental sur les tubes à raccorder
entre eux. La température : elle est très élevée en sortie de chambre de combustion,
gage d'une grande énergie au niveau de la colonne de gaz imbrûlés. Mais du fait
des échanges de chaleur très importants, cette température, à laquelle la vitesse
du flux gazeux est directement liée, baisse rapidement le long du conduit. On
chiffre ainsi, sur 50 cm de spaghetti, à plusieurs dizaines de degrés la perte
thermique des gaz d'échappement. On comprend donc que les effets bénéfiques,
escomptés par l'utilisation de l'inertie de la colonne de gaz en mouvement sont
décroissants au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la culasse et que, du
fait de la variabilité constante de la vitesse des gaz le long des tubes, les
calculs de mise en phase des ondes deviennent problématiques... Nous pouvons
constater d'une part que la théorie est très compliquée et d'autre part qu'elle
ne permet pas de concevoir directement un système d'échappement optimisé, mais
qu'il est possible tout au plus de s'en approcher, la mise au point finale nécessitant
obligatoirement de longues séances de test au banc de puissance et donc beaucoup
d'argent.
ONDE
DE PRESSION ¦ DEPRESSION
Lorsque la soupape d'échappement s'ouvre, l'énergie de pression des gaz génère
une onde de pression qui progresse alors le long des spaghettis happement et
remonte jusqu'au terminal. Arrivée à l'extrémité du terminal, :cette onde de
pression se détend et se réfléchit alors dans le tuyau, refaisant le cours en
sens inverse sous la forme d'une onde de dépression. Remontant s vers la soupape,
cette onde de pression favorisera le balayage et l'élévation du cylindre des
gaz imbrûlés, à condition qu'elle atteigne la chambre combustion avant que la
soupape ne se referme. C'est la raison pour laquelle les d'échappement doivent
absolument avoir des longueurs identiques. Ce qui implique parfois des schémas
de spaghettis torturés, du fait de la longueur idéale imposée par le calcul
théorique. Deuxième élément fondamental: le diamètre des tubes qui est directement
lié à celui des soupapes, ainsi qu'aux valeurs de croisement. Plus le croisement
aux soupapes est important, plus le moteur est pointu, plus le diamètre de tube
devra être conséquent afin de ne pas étouffer le moteur à haut régime. En fait,
dans la pratique, on peut considérer que quasiment 100 % des tubes d'échappement
d'origine sont sous-dimensionnés au niveau de leur diamètre. C'est la raison
pour laquelle les lignes tuning sont toujours plus grosses que celles d'origine,
et peuvent prétendre amener de la puissance (précisément entre deux et cinq
chevaux dans la plupart des cas). Troisième élément: le raccord des tubes entre
eux.
On ne raccorde pas les tubes d'échappement qui sortent de la culasse n'importe
comment. Il faut tenir compte de l'ordre d'allumage, de la disposition des cylindres
et de l'encombrement. Dans le cas d'un quatre cylindres en ligne, par exemple,
on constate que le branchement idéal est 1-3 puis 4-2, mais ce choix peut s'avérer
problématique pour conserver une même longueur de tubes (contorsions de spaghettis).
Dernier élément : le terminal (ou silencieux arrière). Cet élément est essentiellement
destiné à atténuer le bruit généré par les gaz d'échappement car dans le cas
(théorique) où le bruit ne serait pas un élément à prendre en compte, le moteur
fournirait son meilleur rendement avec des spaghettis à échappement direct.
À l'heure actuelle, les études acoustiques menées par les constructeurs permettent
de concevoir des terminaux sophistiqués, associant souvent détente et résonateur
en un seul boîtier, répondant le mieux possible au compromis bruit/performance/prix.
Ainsi, on peut dire qu'il existe des silencieux de seconde monte qui apportent
un réel gain de puissance (souvent minime mais sensible). Pas d'illusion cependant
on perdra souvent d'un côté ce que l'on aura gagné de l'autre. Soit le pot est
plus bruyant que celui d'origine (le propriétaire risque de sortir du cadre
légal), soit le coût de son développement se répercute sur son prix de vente.
En fait un silencieux arrière n'est réellement efficace que s'il est indu dans
le programme d'une préparation complète (souvent très coûteuse). L'unique remplacement
du silencieux n'apporte en général qu'un gain de puissance symbolique. Ces échappements
permettent le plus souvent de gagner sensiblement en souplesse ou en couple
sur quelques zones de la courbe de régime et surtout d'obtenir un bruit plus
en accord avec ce que le conducteur attend de sa machine. Il est possible, en
effet à puissance acoustique égale (en l'occurrence 74 dB), d'obtenir un son
plus sourd, plus grave, plus "viril". Enfin, les échappements de seconde monte,
en intégrant l'utilisation de matériaux haut de gamme, permettent parfois, outre
un aspect esthétique indéniable, de gagner sensiblement en terme d'état de surface
(cas de l'inox par rapport à la fonte pour un collecteur par exemple) ou de
poids par rapport à la pièce d'origine. Un élément non négligeable sur les voitures
destinées à la compétition...
LE TUNING
Dans le cas d'un échappement tuning, le compromis qui caractérise le cahier
des charges du produit est différent de celui d'un produit de première monte.
L'objectif est en effet non pas d'optimiser le prix et la consommation dans
le respect des normes de bruit et de pollution, mais plutôt d'obtenir le plus
de puissance et de couple possible, quitte à produire sensiblement plus de bruit
que la législation ne l'autorise et en n'hésitant pas à utiliser des matériaux
sensiblement plus chers, mais plus efficaces que ceux d'un pot" de base". Comment
procède un préparateur lorsqu'il cherche à mettre au point un pot plus efficace
que celui d'origine? En général, le travail se scinde en deux parties, suivant
qu'il s'agit de concevoir une ligne complète ou simplement sur terminal. Passons
tout de suite sur la question du terminal seul, en affirmant, une bonne fois
pour toute, que le changement d'un silencieux seul n'amène, dans 99,99% des
cas, absolument aucun gain de puissance ou de couple sensible (c'est-à-dire
susceptible d'amener une baisse du chrono sur un tour de circuit exécuté par
un pilote régulier). Les seuls effets à attendre du changement du terminal seul
étant d'ordre esthétiques et sonores, ce qui est déjà tout à fait appréciable.
LES
LIGNES
Dans le cas d'une ligne complète, le travail est différent. Car chaque tronçon
de l'échappement peut être retravaillé en vue d'une optimisation du passage
des gaz. Ainsi, les raccords entre le collecteur et la culasse peuvent être
soignés au petit poil, pour correspondre très exactement l'un en face de l'autre,
ce qui n'est pour ainsi dire jamais le cas avec un collecteur de série. Les
matériaux utilisés peuvent, en outre, permettre d'obtenir un état de surface
de meilleure qualité. Un collecteur en fonderie n'aura jamais le fini parfaitement
lisse d'un tube en inox. Quant au titane, il permet, en plus, de gagner quelques
centaines de grammes (mais à quel prix hélas)... A noter que les puristes jouent
même sur la qualité des soudures entre les sections de tubes, certaines techniques
permettant d'obtenir un cordon en relief uniquement sur la partie extérieure
du tube, évitant de créer un bourrelet à l'intérieur, qui freinerait les gaz
et perturberait la couche limite, mais on confine là au grand art. Nous pourrions
encore vous parler des pots dits " soufflés " et de bien d'autres méthodes,
mais l'essentiel est de retenir que la conception d'un échappement représente,
sans aucun doute, l'une des opérations les plus complexes qui soit... Autre
problème rencontré par les préparateurs ces dernières années: l'intégration
des catalyseurs dans l'optimisation de l'échappement.