L'injection
INTRODUCTION
A L'INJECTION
AU DEPART, LE CARBURATEUR…
LES APPORTS DE L'INJECTION
L'INJECTION ET L'OPTIMISATION
DE L'ALLUMAGE
LA MESURE DE LA QUANTITE D'AIR EST CAPITALE
L'INJECTION ELECTRONIQUE
INJECTION DIRECTE ET INJECTION INDIRECTE
COMMENT OPTIMISER L'INJECTION ?
CONCLUSION
INTRODUCTION
A L'INJECTION
Comme vous le savez, le fonctionnement d'un moteur thermique 4 temps nécessite
l'apport d'un mélange air/carburant selon des proportions précises. D'un point
de vue strictement chimique, ce rapport s'établit à 14,7 grammes d'air pour
1 gramme d'essence. On parle alors de mélange stœchiométrique. Mais il est bien
évident qu'en fonction de l'accélération suscitée par l'enfoncement de la pédale,
une adaptation du mélange doit être réalisée. C'est l'une des fonctions que
doit remplir le système d'injection ou le carburateur
AU
DEPART, LE CARBURATEUR…
Le carburateur est un appareillage mécanique qui permet de satisfaire les exigences
du moteur, et dont le fonctionnement est basé sur des principes de dynamique
des fluides. Le dispositif qui détermine le mélange air-essence dans le carburateur
est le venturi, conduit dont le diamètre est choisi (entre autres) en fonction
de la puissance désirée. Un diamètre de venturi surdimensionné réduit les pertes
à l'échappement dans le système d'aspiration, surtout en présence de flux d'air
importants. Ceci favorise un bon remplissage du moteur à haut régime, et par
conséquent l'obtention de puissances élevées. En revanche, à bas régime, avec
la pédale de gaz enfoncée brusquement, la dépression nécessaire dans le venturi
fait alors défaut pour pouvoir aspirer l'essence de la cuve et satisfaire ainsi
les exigences d'alimentation du moteur. À
l'inverse, un venturi de petit diamètre facilite un bon débit à bas régime,
mais pénalise le remplissage à des régimes plus élevés. Cet inconvénient est
contourné (mais pas résolu) dans les carburateurs à dépression, dans lesquels
l'ouverture du boisseau n'est pas commandée directement par l'accélérateur,
mais par la différence de pression entre un circuit d'air principal et un circuit
secondaire (qui débouche dans une cavité en contact avec une membrane, elle-même
connectée au boisseau).
LES APPORTS DE L'INJECTION
L'installation de l'injection est, pour sa part, totalement liée au diamètre
du conduit, dans lequel l'essence n'est pas aspirée par un phénomène de dépression
avec venturi comme avec un carburateur, mais fournie par un injecteur spécial.
On peut donc adopter des conduits (et papillons) de gros diamètre, en diminuant
les pertes à l'échappement avec des portées d'air à haut régime, tout en conservant
un débit correct à bas régime. C'est la raison pour laquelle à l'inverse d'un
modèle équipé de carburateurs, avec un système à injection, il est possible
d'enfoncer la pédale de gaz du ralenti jusqu'au rupteur, sans ressentir la moindre
hésitation ou le moindre hoquet au niveau du moteur. L'autre avantage apporté
par l'injection en termes de performance réside dans le parcours extrêmement
court effectué par le carburant avant d'atteindre la chambre de combustion.
En effet, les injecteurs sont placés très près de la soupape d'admission par
rapport au venturi du carburateur dans lequel débouche le diffuseur. Ceci limite
les pertes de carburant sur les parois, et permet d'obtenir une diffusion optimale
du jet d'essence pulvérisée.
L'INJECTION ET L'OPTIMISATION DE L'ALLUMAGE
L'application de l'injection améliore également l'allumage. Les systèmes à injection
sont en effet dotés de nombreux capteurs par rapport à certaines installations
à simple allumage électronique équipant les moteurs à carburateurs. Ceci permet
de déterminer l'avance à l'allumage, non seulement en fonction du régime moteur
ou de l'échappement (température, teneur en NO, etc.), mais également en fonction
de nombreux autres paramètres tels que la température du moteur, celle de l'air
aspiré, etc. Grâce à ces informations, la cartographie de l'allumage peut être
parfaitement adaptée en temps réel aux exigences de la combustion, avec les
avantages qui en dérivent en termes de performance.
1-Schéma
des émissions polluantesd'un moteur en fonction du rapport Lambda,
la fenêtre de dosage idéale est très réduite.
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2-Comparaison
des courbes de puissances obtenues pour un même moteur entre la
version à carburateur et celle à injetion directe.
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3-Idem
que la courbe 2, mais avec une injection directe Bosch
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4-Consommation
en fonction du régime de rotation pour le même moteur, suivant
qu'il est alimenté par carburateur ou injection directe
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LA
MESURE DE LA QUANTITE D'AIR EST CAPITALE
Le paramètre principal d'un système d'injection est la quantité d'air introduite
dans le moteur, car c'est en fonction d'elle qu'il détermine la quantité de
carburant à injecter. Le principe de mesure diffère suivant les systèmes, et
l'on peut établir une classification par ordre d'efficacité. Les moteurs les
moins évolués adoptent un volet mobile disposé en amont du papillon d'injection.
C'est le débitmètre d'air mécanique "classique", qui se distingue par sa grande
simplicité mécanique, mais présente le défaut d'effectuer un relevé volumique
et non massique de la quantité d'air, ce qui entraîne certaines erreurs de mesure
lorsque la pression d'air qui circule dans les conduits varie, ce qui est le
cas avec une prise d'air dynamique. La plupart des moteurs actuels adoptent
désormais un système de mesure à "fil chaud", qui effectue la mesure à partir
du refroidissement d'un fil chauffé par effet de résistance soumis au passage
de l'air. Avantage évident de ce principe la mesure est cette fois massique,
et la quantité d'air évaluée en terme de molécules, ce qui est infiniment plus
précis et permet donc au calculateur de déterminer la quantité d'essence à injecter
avec une précision absolue. Seul petit détail : il peut arriver, dans certains
cas de "rebond" du flux d'air sur les parois des conduits, que la quantité d'air
mesurée au niveau du fil ne corresponde pas exactement à celle passée au-dessus
et au-dessous. Le nec plus ultra des systèmes de mesure est donc actuellement
le débitmètre à grille constitué de plusieurs fils chauds disposés sur toute
la superficie transversale du conduit d'admission.
L'INJECTION ELECTRONIQUE
L'injection électronique a commencé à supplanter injection mécanique à la fin
des années 60. La simplicité apportée par l'arrivée de l'électronique par rapport
aux systèmes mécaniques d'injection a permis d'abaisser les coûts de production
et en même temps d'améliorer les performances : l'injection électronique permettant
l'injection séquentielle, bien plus efficace que l'injection continue imposée
par les systèmes mécaniques. Grâce à la possibilité de mettre en mémoire sous
forme de cartographies électroniques précises et adaptables, la quantité d'essence
à injecter en fonction des paramètres relevés par les différents capteurs (angle
de vilebrequin notamment), le système fournit dorénavant juste la quantité d'essence
idéale, en ouvrant les électro-injecteurs au moment voulu.
INJECTION DIRECTE ET INJECTION INDIRECTE
La différence fondamentale entre l'injection directe et l'injection indirecte
concerne la position de l'injecteur: sur l'injection directe, il y a un injecteur
par cylindre, placé directement dans le conduit d'admission, près de la (ou
des) soupape(s); tandis que sur I injection indirecte (moins efficace), l'injecteur
se trouve entre le collecteur d'admission et les conduits d'admission proprement
dits. Dans la même optique que la combustion "lean burn" (combustion pauvre),
qui a fait l'objet de développements importants en automobile, la solution de
l'injection directe améliore considérablement la stratification de la charge.
Grâce à un placement judicieux de l'injecteur (et donc du jet d'essence) et
de la bougie dans la chambre de combustion, il devient possible d'obtenir un
mélange riche près des électrodes de la bougie et un mélange maigre à proximité
des parois de la chambre de combustion. De cette façon, il est possible d'obtenir
des allumages et combustions réguliers avec des mélanges plutôt maigres.
COMMENT
OPTIMISER L'INJECTION ?
D'après l'ensemble des éléments vus jusqu'ici, il apparaît donc que la modification
d'un système d'injection se justifie à partir du moment où l'on a déjà optimisé
la quantité d'air potentiellement admise dans les conduits. Ainsi, après optimisation
de l'admission, il sera utile de revoir le système de mesure d'air (adoption
d'un débitmètre à fil chaud, ou mieux, à grille), puis de reprogrammer l'injection
en conséquence. Attention: la plupart du temps, le changement du système d'air
imposera l'adaptation & un nouveau boîtier d'injection. Dans le même ordre d'idée,
Si l'on a fortement augmenté la quantité d'air admise par le moteur par rapport
aux performances d'origine, il peut s' avérer nécessaire de revoir le débit
maximum possible au niveau des injecteurs à la hausse. Dans ce cas, la solution
consiste soit à remplacer les injecteurs d'origine par des modèles à plus gros
débit, soit à monter une seconde rampe d'injecteurs. Ces considérations s'entendent
pour le cas d'un moteur disposant déjà d'une injection multipoint (ou injection
directe). Dans le cas d'un système à un seul injecteur commun pour l'alimentation
de tous les cylindres, la première des modifications passera bien entendu par
adaptation d'une rampe d'injecteurs, bien plus efficace, tant au niveau du débit
que de la précision du jet (vaporisation plus efficace, injection "personnalisée"
pour chaque cylindre par le calculateur, etc.).
CONCLUSION
L'injection constitue un progrès indéniable sur le carburateur, si sophistiqué
soit-il, notamment en raison de ses possibilités de programmation. Conçus en
fonction de paramètres comme le coût, la pollution et La consommation, les systèmes
d'injection de série peuvent être modifiés en vue d'une amélioration performances,
en complément obligatoire avec l'optimisation des conduits et de la distribution.